Embrasement des voitures électriques: quelle gestion du risque?
Le risque d’incendie sur une voiture électrique peut être considéré comme comparable à celui d’une voiture thermique. Certaines statistiques montreraient même qu’elles ont tendance à moins brûler. Toutefois, des phénomènes d’emballement thermique peuvent survenir au niveau des batteries, accélérant la cinétique de l’incendie et libérant des produits de combustion particulièrement toxiques et dangereux.
Les endroits confinés (sous ventilés) comme les parkings souterrains sont particulièrement problématiques en cas d’incendie de véhicule. Cela, d’autant plus s’il s’agit d’un véhicule électrique pour lequel les principes de lutte restent complexes et les moyens d’extinction limités dans cet environnement. La problématique repose aussi sur un apport d’air libre réduit qui peut accélérer la montée en température du volume et la propagation du feu entre véhicules et accroitre les difficultés d’engagement pour les services de secours.
Les situations particulièrement problématiques restent les petits garages (< à 600m²), non protégés par des équipements techniques de protection incendie dans lesquels certains dépôts sont admis et constituent des facteurs aggravants (rappel: une place de parking n’est pas une extension de la cave!). Ce contexte peut rendre particulièrement complexe l’engagement des équipes d’intervention.
En Suisse et en matière de recharge, le respect de l’état de la technique permet de considérer le risque «électrique» comme acceptable. D’une manière générale les véhicules électriques autorisés à rouler peuvent être rechargés dans les parkings privés ou publics. La règle est qu’au minimum les installations électriques soient adaptées.
Contrairement aux idées reçues et particulièrement pour les véhicules, les statistiques ne montrent pas à ce jour de risque d’incendie accrue en phase de rechargement.
Dans le contexte légal actuel, l’objectif reste donc de protéger les personnes et les biens, sur la base de règles de bon sens et en fonction des situations. Par exemple en positionnant les véhicules en charge proches des accès, dans des locaux dédiés à cet usage et idéalement dans des compartiments coupe-feu désenfumés. Cela pour permettre de maintenir le feu dans son volume initial, d’éviter ou de limiter sa capacité à se développer ou à se propager et à faciliter l’intervention des sapeurs-pompiers.
Les mesures de protection incendie standards du point de vue constructif et/ou technique à prévoir pour les parkings souterrains restent applicables telles que la résistance au feu des parties de construction, les installations de désenfumage ou installations d’extinction automatique à eau en fonction des surfaces. Les prescriptions Suisses de l’AEAI n’imposent aujourd’hui pas davantage de mesures de protection de façon systématique, cependant certaines mesures constructives ou techniques telles que la résistance au feu ou les installations sprinkler, devront être dimensionnées en conséquence selon que l’on parle de véhicules légers ou de poids lourds (par exemple: dépôts de bus) ou en fonction de la capacité en Kwh des batteries stockées. Lorsque dans un cas particulier, le danger d'incendie s'écarte à tel point du concept standard que les exigences prescrites s'avèrent insuffisantes ou disproportionnées, le maître d’ouvrage conserve, avec le concours de ses prestataires spécialisés, la possibilité de proposer une adaptation justifiées des mesures à prendre.
Sources:
Lors de rénovations (aménagement de combles, surélévation, rénovation d’appartements etc.), le responsable de l’assurance qualité (RAQ) en protection incendie en charge du projet ou l’autorité communale en particulier, doivent analyser l’étendue des actions de sécurisation à entreprendre et en particulier pour les voies d’évacuation horizontales et verticales telles que les cages d’escaliers intérieures ou extérieures.
